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Biodiversités du vaste Pacifique

SENAT : extrait du Rapport d'information n° 533 (2017-2018), déposé le 1er juin 2018

TROISIÈME TABLE RONDE                                             
COMMENT CONCILIER PRÉSERVATION DES BIODIVERSITÉS                                             
ET DÉVELOPPEMENT DURABLE ?                                         

Extrait du propos introductif de Gérard POADJA,                                        Sénateur de la Nouvelle-Calédonie                                      


    "Cette action démontre la volonté des pouvoirs publics de favoriser l'émergence de nouveaux secteurs durables. Des projets sont déjà opérationnels. Je voudrais ici souligner la grande diversité d'innovations que nous observons dans les territoires français du Pacifique. Ces innovations se font notamment en agriculture à travers les activités de Vaihuti Fresh en Polynésie française. "                                                                            

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Quelle valorisation d'un endémisme exceptionnel ?

SENAT : extrait du Rapport d'information n° 533 (2017-2018), déposé le 1er juin 2018

Thierry LISON DE LOMA,                                             
Chef d'entreprise, directeur général de Vaihuti Fresh   
                                      

                                                    Propos de présentation par M. Michel Magras, président de la Délégation sénatoriale aux outre-mer                

                                   

                                               Thierry Lison de Loma, après vingt ans passés dans la recherche scientifique sur les récifs coralliens et une carrière d'ex-directeur adjoint de l'Institut des récifs coralliens du Pacifique, vous avez décidé de créer votre propre entreprise. Dites-nous en quoi les pratiques développées en agroécologie et en permaculture permettent, en particulier en milieu tropical, de réconcilier le développement économique et l'environnement. Votre propos se basera sur l'exemple concret de la ferme de Vaihuti Fresh, à Raiatea, que vous exploitez.  


                                            

                                           Avant de créer cette entreprise, j'étais biologiste marin, responsable du suivi de l'état des récifs coralliens au sein de l'Institut des récifs coralliens du Pacifique. Lorsque des étudiants viennent nous voir, pensant que nous faisons le plus beau métier du monde, on est parfois tenté de leur ôter leurs illusions et de leur expliquer que ce peut être aussi le métier le plus déprimant du monde : les récifs coralliens sont parfois très dégradés, en raison notamment de pollutions importantes, en particulier à proximité des côtes, sous l'effet des pollutions terrigènes et organiques.                                         

                                           Après quinze ans de suivi de l'état de ces récifs, on s'interroge naturellement sur les solutions qui pourraient se faire jour et grandit en nous l'envie d'être acteur de ces solutions. C'est aussi ce qui a motivé ma démarche de création d'une ferme agricole biologique : il s'agissait de répondre à ces problèmes de pollution terrigène. Nombreux sont ceux qui estiment qu'il existe des solutions alternatives viables à l'agriculture conventionnelle qui génère d'une certaine façon des déserts de biodiversité. Les techniques de permaculture et d'agroécologie, que l'on redécouvre, proposent de telles solutions. Les mauvaises pratiques en agriculture entraînent évidemment des pertes de biodiversité marine et terrestre, car on perd le sol, c'est-à-dire son outil de travail. On nourrit le sol pour nourrir les plantes en agriculture biologique. Nous avons lancé cette aventure avec trois amis associés sur la commune de Tumaraa, à Raiatea. J'en profite pour saluer Madame la sénatrice Lana Tetuanui, originaire de cette belle commune, qui a soutenu notre projet depuis le début.                                         

                                           La biodiversité commence dans le sol avec la vie qu'on y trouve. La problématique se pose en des termes particuliers en milieu tropical où seuls 10 % de la biomasse se trouvent dans les sols : 90 % de la biomasse sont au-dessus, alors qu'en milieu tempéré 60 % de la biomasse sont dans le sol. Si nous perdons le sol, en milieu tropical, nous perdons donc un trésor, d'autant plus que notre vallée de Vaihuti recueille jusqu'à trois mètres de pluie par an, ce qui constitue un risque supplémentaire pour l'érosion du sol.                                         

                                           L'agroécologie, dont on entend de plus en plus parler, constitue un ensemble de pratiques allant vers une agriculture durable. On peut y voir une forme d'ingénierie environnementale : il s'agit d'utiliser les services de l'écosystème. Nous couvrons par exemple le sol, sans jamais le laisser à nu. Nous intégrons des animaux dans le système, afin de créer des interactions, si possible positives, de façon à accroître la biodiversité et à produire. C'est là que s'opère la liaison entre production, développement durable et biodiversité.                                         

                                           La permaculture est un peu différente. Au coeur de cette notion se trouve celle de design : les pratiques sont assez similaires à celles de l'agroécologie mais un design d'exploitation va s'y ajouter. C'est d'abord un design théorique, qui trouve ensuite à s'appliquer sur le terrain, et dans lequel des liens sont établis entre tous les éléments. Dans notre ferme, nous introduisons par exemple des ruches pour la pollinisation (le miel faisant figure de bénéfice secondaire). Nous allons introduire des poules pondeuses, qui préparent le terrain - car elles ne sont jamais plus heureuses que lorsqu'elles grattent la terre, ce qui le déparasite. Elles fertilisent également le terrain avec leurs déjections.                                         

                                           Le point commun à ces deux approches (agroécologie et permaculture) réside dans l'augmentation de la biodiversité. Il y a là un gage de résilience, en particulier dans un contexte de changement climatique. Nous le voyons dans les récifs coralliens mais aussi dans les écosystèmes terrestres.                                         

                                           Dans notre ferme, nous avons commencé par une cartographie, un système d'information géographique (SIG), en partant de cartes de base puis en faisant appel à un botaniste, qui a établi un inventaire de la flore. Il s'agissait de prendre les bonnes décisions sur les aménagements à mettre en place : il faut, pour cela, savoir quelles sont les espèces utiles déjà présentes, les espèces manquantes, les espèces patrimoniales et les espèces envahissantes - qui peuvent constituer un problème mais aussi un atout, notamment pour la production de compost.                                         

                                           Nous sommes implantés sur ce terrain depuis trois ans. C'était au départ une zone de repousse de forêt où avaient élu domicile nombre d'espèces envahissantes. Vous voyez une photographie prise en septembre 2015, puis une autre prise en novembre 2015. De premiers aménagements apparaissent. En mai 2016 apparaissent des structures particulières qui suivent les courbes de niveau, sur lesquelles nous reviendrons. La photo de septembre 2017 montre un développement un peu plus important. En février 2018, nous voyons que la ferme s'agrandit et que la mise en place des aménagements se poursuit.                                         

                                           Il s'agit notamment d'aménagements physiques ayant vocation à gérer l'eau (bassins de rétention, baissières ou fossés, suivant le tracé des courbes de niveau, permettant de décanter les sédiments et de ralentir le ruissellement). Ces éléments favorisent la pénétration de l'eau dans le sol, ce qui est indispensable compte tenu de l'importante pluviométrie annuelle qui pourrait faire disparaître notre sol sans ces mesures de gestion.                                         

                                           En stoppant l'eau dans son élan, les baissières permettent de la dévier, limitant ainsi l'érosion et augmentant les phénomènes d'infiltration. En plus de diminuer les processus érosifs, nous mettons donc en place une irrigation par gravité qui permet d'assurer le développement du verger. Des fosses de culture sont également présentes pour retenir l'eau, même si on les voit peu une fois qu'elles ont poussé. Un autre exemple d'aménagement est la stabilisation des voies, afin de contrer les impacts de l'érosion, sur un terrain en pente. Nous stabilisons notamment nos routes au moyen de bois broyé, prélevé sur des espèces envahissantes. C'est une façon de les gérer.                                         

                                           Tout ceci forme un réseau d'aménagement, qui comprend aussi des aménagements biologiques. Nous parlons d'une polyculture stratifiée, car il y a plusieurs étages de culture, ce qui permet d'élever les rendements au mètre carré. Nous utilisons des plantes de couverture pour couvrir le sol, de même que du paillage, afin de ne pas subir l'action directe de la pluie sur le sol. Nous utilisons beaucoup, pour ce paillage, la bourre de coco, passée au broyeur, ce qui a l'avantage de conserver l'humidité dans le sol, avant de nourrir celui-ci, à long terme, par la dégradation de ce produit. Des haies et coupe-vent jouent aussi un rôle très important : ce sont des refuges de biodiversité qui permettent aussi, dans notre cas, d'éviter que des insectes prédateurs de certaines cultures ne puissent passer d'une parcelle à une autre. Ce type de polyculture génère naturellement une augmentation de la biodiversité floristique et faunistique.                                         

                                           Évidemment, tout ceci suppose de pratiquer un défrichage assez lent, à la différence de l'agriculture conventionnelle où l'on rase deux ou trois hectares, puis attendre pendant deux saisons que le sol ait disparu avant de replanter. Nous allons défricher lentement, broyer au fur et à mesure, planter et utiliser ce broyat pour réaliser du compost. Celui-ci a un rôle central en agriculture biologique. Nous avons eu la chance d'obtenir un financement européen BEST 2.0  pour cette thématique de valorisation et de gestion des espèces envahissantes. Il s'agit, en l'occurrence, de grands arbres (Cecropia, Falcata) que nous utilisons pour fabriquer du compost mais aussi du charbon, qu'on intègre dans les sols. Un rapport de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) fait l'hypothèse qu'en exploitant 4 %o des surfaces agricoles mondiales selon les principes de l'agroécologie et de la permaculture, on parviendrait à capter autant de CO 2  dans les sols qu'il n'en est émis par l'homme. C'est donc une voie de recherche essentielle, et une solution possible au réchauffement climatique.    

                                           Parmi les soutiens dont nous avons bénéficié, il faut citer INTEGRE, qui a financé une action de suivi (monitoring) de l'érosion. Ce programme a impulsé, en Polynésie, une dynamique dans le bio, de façon fédératrice pour des agriculteurs qui voulaient passer au bio ou de jeunes agriculteurs soucieux de se lancer en bio. Il faut également saluer l'action du ministère de l'agriculture et de la direction de l'agriculture de Polynésie française, qui nous soutient sur ces thématiques.                                         

                                           Outre le fait qu'elles favorisent le développement de la biodiversité, l'agroécologie et la permaculture font appel au développement de nouvelles entreprises, qui connaissent souvent trois ou quatre premières années difficiles. C'est d'ailleurs l'occasion pour moi de lancer un appel aux décideurs et aux maires de communes. Celles-ci peuvent grandement aider les agriculteurs qui se lancent, notamment sur le plan des outils de mécanisation. Il faut aussi profiter de la perte de valeur des terrains agricoles, un peu partout, dans l'hexagone mais aussi en outre-mer, et saisir cette opportunité pour soutenir des agriculteurs désireux d'appliquer ces principes plus vertueux pour l'environnement, d'autant plus que l'opinion publique est généralement favorable à ces pratiques, ce qui soutient le développement rapide du marché de l'agriculture biologique.                                         

                                           Encore faut-il, bien sûr, montrer que le modèle économique est viable. Cette démonstration est faite, de plus en plus, dans différents pays, notamment au Canada, et dans une moindre mesure en France. Ce n'est pas encore le cas en milieu tropical. Nous sommes en phase de test. Les débuts s'avèrent toutefois prometteurs.                                         

                                           Continuer d'investir dans un modèle conventionnel qui se meurt n'a guère de sens, à mes yeux, plutôt que de promouvoir des fermes d'avenir contribuant à la biodiversité. Nous avons d'ailleurs reçu en 2017 le prix « Fermes d'avenir » pour l'ensemble des outre-mer. Nous recevrons notre prix lundi. Je remercie d'autant plus l'Agence française pour la biodiversité (AFB) et la Délégation sénatoriale aux outre-mer de leur invitation, puisque les différents motifs de ma venue en métropole ont ainsi pu converger du point de vue du calendrier.                                                                              

Photo aérienne du site permacole de Vaihuti Fresh au PK 32 Tumaraa.

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